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Le Golf (5): Les Femmes, LPGA Tour

La LPGA, organisation américaine, et la plus ancienne des LPGA (on reconnaît les autres par le désignation géographique qu’elles possèdent en leur nom). Au cours des 4 premières décennies de son existence d’organisateur de compétitions professionnelles, le LPGA Tour fut dominé par les joueuses américaines.

Nous ne citerons que les 2 premières de chaque décennie:

1950’s

Patty Berg, la joueuse, comme déjà vu dans le chapitre précédent, aux 63 victoires en carrière Pro dont 15 Majeurs.

Betsy Rawls, la native de Spartanburg en Caroline du Sud, passée par les Longhorns de l’University of Texas (où sévit actuellement notre Agathe Laisné), 58 victoires Pro, 55 sur le LPGA Tour dont 8 Majeurs.

1960’s

Kathy Whitworth, une Texane de Monahans, formée à Odessa College, détentrice du record des victoires sur le LPGA Tour, 88 sur un total Pro de 98 (dont 6 Majeurs) dont une sur le LET.

Mickey Wright, la native de San Diego en Californie, qui passa une année à Stanford avant d’embrasser la carrière Pro et amasser 90 victoires, dont 82 sur le LPGA Tour, dont 13 Majeurs. Elle nous a quitté le 17 février 2020 à l’âge de 85 ans.

1970’s

Nancy Lopez, la native de Torrance en Californie, qui fréquenta l’University of Tulsa pendant 2 années, elle est titulaire de 52 victoires Pro dont 48 sur le LPGA Tour dont 3 Majeurs.

Et la toujours présente Kathy Whitworth.

1980’s

Betsy King, native de Reading en Pennsylvanie, passée par Furman University, aux 39 victoires dont 34 sur le LPGA, dont 6 Majeurs.

JoAnne Carner, née Gunderson à Kirkland dans l’Etat de Washington, qui sévit chez les Sun Devils d’Arizona State avant de passer Pro et d’accrocher 49 victoires à son tableau, dont 43 sur le LPGA Tour dont 2 Majeurs.

Mickey Wright nous a quitté le 17 février 2020

Mais vous n’aurez pas été sans remarquer qu’au fil des années le nombre des victoires par Championne diminuait, la principale raison en était l’augmentation des vocations suscitées par des dotations qui permettaient enfin aux femmes d’envisager une carrière avec des revenus décents.

Ceci allait attiser l’intérêt des joueuses étrangères qui, petit à petit, allaient pointer le bout de leurs nez et faire voler en éclat la suprématie américaine.

Pour se donner une idée du phénomène il suffit de consulter la liste des joueuses ayant reçu le titre de meilleure débutante de l’année. En 1965, Margie Masters, une native de Swan Hill dans l’État de Victoria en Australie, sera la première non-américaine à y figurer. En 1968, à 19 ans, ce sera la Canadienne de l’Ontario, Sandra Post, pour cette première année elle se paiera même le luxe de remporter un Majeur, le LPGA Championship en venant à bout en playoff de la tenante du titre, la monumentale Kathy Whitworth. Viendront ensuite, la Sud-Africaine Sally Little (qui prendra la nationalité américaine en 1982) en 1971, la Québécoise Jocelyne Bourassa en 1972 et l’Australienne Jan Stephenson en 1974.

Kathy Whitworth

La bataille de la Money List

Suivra une grosse dizaine d’années où les Américaines reprendront le dessus, de plus comme ces « meilleures rookies » venues d’ailleurs n’avaient pas fondamentalement perturbé la hiérarchie d’une « Money List » où les sommes commençaient à devenir rondelettes, on aurait pu en conclure que c’en était terminé des prétentions extérieures.

En 1989, Betsy King, l’ancienne étudiante de Furman University sera la première à franchir la barre des 500.000$ annuel sur le LPGA Tour.

C’était sans compter sur une nouvelle génération de joueuses qui commençait à déambuler dans les couloirs du système LPGA: Des étudiantes venues d’ailleurs pour étudier et contribuer aux succès sportifs des Universités Américaines, les premières à se faire remarquer furent, et c’est une liste non exhaustive (que vous pourriez d’ailleurs m’aider à faire évoluer en MP sur ma page Facebook, je citerai votre nom si publication), l’Écossaise Pamela Wright à Arizona State en 1989 où elle précédera Azahara Muñoz, la Suédoise Helen Alfredsson à l’U.S. International University de San Diego en 1992, la Suédoise Annika Sörenstam à l’Université d’Arizona en 1994 (2 années), l’Anglaise Lisa Hall (née Hackney) à Florida University en 1997, la Mexicaine Lorena Ochoa à l’Université d’Arizona en 2003 où elle croisera la regrettée Cassandra Kirkland.

Cassanda à jamais dans nos mémoires.

Mais ce n’est pas une de ces Universitaires qui va mettre fin à la domination américaine, mais une Anglaise, Laura Davies, que l’amie Anne-Marie Palli avait eu l’honneur de défaire dès le premier tour de playoff du ShopRite LPGA Classic en 1992 et qui là en 1994 allait devenir la première non-Américaine à finir en tête de la Money List.

Laura Davies, sera élevée au rang de Dame Commander of the Order of the British Empire (DBE) en 2014.

La vague Universitaire non-américaine va ensuite déferler, de 1995 à 2005 se sera la native de Bro près de Stockholm, Annika Sörenstam, qui ne concédera que 3 années, 1996, 1999 et 2000 à l’Aussie Karrie Webb. En 2006, elle deviendra la première joueuse à prendre la tête du tout nouveau classement unifié au niveau mondial, le Rolex Ranking, mais victime d’une blessure aux cervicales, elle laissera la Mexicaine Lorena Ochoa se débrouiller avec les assauts asiatiques.

Annika Sörenstam, Getty images

Une mission que Lorena mènera avec succès de 2006 à 2008, avant que ces Asiatiques ne viennent tout emporter.

Lorena Ochoa et ses enfants, Pedro, Julia et Diego, respectivement 5, 3 et 1 ans sur cette photo

Asiatiques? Avant tout Coréennes…

Car c’est une vague de fond, qui nous arrive de très loin, dont l’origine pourrait bien trouver ses sources en 1998, lorsqu’une native de Daejeon, à 150 km au sud de Séoul, va s’offrir le Women’s PGA Championship et l’U.S. Women Open. En effet Si Ri Pak du haut de ses 1m68 va cette année là mobiliser les médias et offrir aux petites filles Coréennes et à leurs parents, un exemple… Nombreuses sont celles qui s’accordent pour dire qu’elles passaient leur temps à admirer ses exploits à la télé. Dans une culture où tout doit être fait pour satisfaire les attentes des parents et de la Nation, la voie était tracée.

Si Ri Pak

Asia-Pac, Sponsors et accompagnement

Mais il faut plus que les exploits d’une joueuse à offrir en exemple pour expliquer une suprématie des joueuses asiatiques qui perdure. Elles semblent bénéficier d’un système financier de parrainage abondé par des Sponsors qui s’inscrivent dans la durée et que notre monde occidental n’offre avant tout qu’aux Messieurs.

De plus pour ne prendre que l’exemple Coréen, le système KLPGA est fait d’un empilement de 3 circuits, le Jump, le Dream et le Korean Tour, composés respectivement de 16, 22 et 32 tournois annuels. Vous imaginez la somme d’expériences accumulées dont disposent les meilleures lorsqu’elles débouchent, au terme de l’ascension, sur le LPGA Tour?

En conclusion, ça ne semble pas prêt de s’arrêter, l’Asie a dominé le décennie, plus exactement la Corée, si l’on considère que Lydia Ko qui termina, en 2015 et 2016, N°1 mondiale, est Néo-Zélandaise d’adoption, mais Coréenne de naissance.

Lydia Ko, Getty Images

Malgré tout il convient de dédramatiser une situation qui n’est pas aussi sombre pour l’Amérique du nord que ce que la seule analyse du taux d’occupation du fauteuil de leader nous indique. En effet, dans le TOP10 du Rolex Ranking on trouve 4 Coréennes, ce qui est parfaitement en ligne avec les 40% de représentantes du Pays du matin calme qui figurent dans le TOP100 et L’Amérique du nord fait plutôt mieux puisqu’elle a aussi 4 représentantes (Nelly Korda, Floride, N°2; Danielle Kang, Californie, N°5; Brooks Henderson, Ontario, N°7; Lexi Thompson, Floride, N°9) alors qu’elle ne représente que 21% de ce TOP100.

Nelly Korda

Avant de refermer la page LPGA Tour, je voudrais saluer quelques joueuses:

Stacy Lewis, qui passa la plus grande partie de son enfance dans un corset qu’elle ne quittait que pour la durée de l’entraînement au Golf, que l’on disait perdue pour le sport et qui à force de courage et avec l’aide des équipes de l’Université d’Arkansas saura atteindre le haut niveau et campera, en 2 passages, 25 semaines sur le toit du Monde.

Le 25 octobre 2018, elle donnait naissance à sa fille Chesnee.

Azahara Muñoz, certes avant elle il y avait eu Marta Figueras-Dotti, mais Aza représente pour moi ce début du 21ème siècle où, ma vie professionnelle achevée, j’ai pu me consacrer au Golf et être témoin d’une période où les gamines espagnoles ne rêvaient que de marcher dans ses pas vers les Universités Américaines.

Et un Américain prit le cœur d’Aza!
Et les Françaises me direz-vous? Et bien elles feront l’objet du prochain chapitre…

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