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Le Golf (2) : Lieux et acteurs des débuts

Comme nous l’avons vu dans le volet précédant « Le Golf : mais qui l’a inventé ? » le Roi d’Ecosse James IV, suite au « Treaty of Perpetual Peace » leva en 1502 l’interdiction faites aux Écossais de s’adonner au Golf pendant les périodes où ils étaient supposés s’entraîner aux tâches militaires dont le tir à l’arc. Cette décision de la part d’un souverain qui pratiquait lui-même ce sport est considérée comme l’élément déclencheur de cette phase de construction qui va s’étendre sur plus de deux siècles et durant laquelle nous allons nous efforcer d’en établir la liste des lieux et joueurs qui l’ont marquée.

  • 1502, Perth, James IV

James IV qui avait hérité du trône à l’âge de 15 ans, était un homme aux compétences multiples, il avait unifié son pays à la pointe de son épée, chirurgien dentiste à ses heures, il avait introduit l’enseignement obligatoire pour les enfants des grands propriétaires terriens et fondé en 1504 le Collège Royal de Chirurgie de Edinburgh. Suite au traité il sentait les menaces de guerre avec l’Angleterre s’éloigner et visionnaire il avait réalisé que l’artillerie allait remplacer l’archerie ce qui expliquait en partie la levée de l’interdiction décidée en 1502.

S’il est probable que le Roi résidait au Falkland Palace de Fife et qu’il jouait au Golf autour de Perth en des lieux aujourd’hui oubliés, il semble qu’il aurait aussi joué près du Château de Stirling et au alentour de St. Andrews.

Falkland Palace de Fife
  • 1527, Barry Links, Sir Robert Maule

C’est en 1527 que la pratique du Golf est mentionnée à Barry, près de ce qui deviendra, au XVIIIe siècle, la ville de Carnoustie. Sir Robert Maule, un propriétaire foncier local, serait ainsi le premier roturier à pratiquer le Golf sur la tête duquel on puisse mettre un nom. Cerise sur le gâteau, c’était aussi la première fois qu’il était référencé la pratique du jeu de Golf sur links. Si on ne sait pas précisément où Maule et ses amis s’adonnaient à leur sport favori, on retiendra que le Carnoustie Golf Club qui vit le jour beaucoup plus tard en 1839, n’en est pas moins un des plus vieux Club du Monde. Un parcours où un de nos représentants y rédigea sa propre page d’immortalité il y a quelques années.

Une aventure où la remarque de Frank Christian, à propos de Billy Joe Patton en 1954 aux Masters, pourrait être appliquée: « Winning would have placed him in high company, in losing, He gained his own piece of immortality.
  • 1552, St. Andrews, première mention

On notera cette année là, les premières traces enregistrées du jeu de Golf à St. Andrews, elles laissent entendre que cette activité était pratiquée à cet endroit depuis de nombreuses années. L’année suivante, John Hamilton, l’Archevêque de St. Andrews émettra un décret donnant droit à ses ouailles de pratiquer le Golf sur les links environnants.

Vue aérienne des links de St. Andrews.
  • 1567, Musselburgh, Mary Queen of Scots 


Il est dit que Mary Stuart, reine d’Écosse, (1542-1587), joua au golf à Musselburgh, qui se trouvait à quelques kilomètres de sa demeure de Seton, en 1567, quelques jours seulement après le meurtre de son mari, Lord Darnley. Cette affirmation découle d’une accusation que le Comte de Moray porta devant les Commissaires de Westminster en 1568 et qui tendait à prouver qu’elle était complice de cet assassinat. Il est possible que ceci ne soit qu’un mythe ou comme le précise Roger McStravick dans son ouvrage « A History of Golf » parut en 2017, qu’elle ait été victime de ce fléau auquel nous avons à faire face aujourd’hui, les « Fake News ».

Mary Queen of Scots playing golf in front of a crowd. National Library of Scotland

Reine d’Ecosse, mais elle fût aussi Reine de France, d’une France d’où elle serait revenue avec le goût des jeux de Mail et de Golf, faisant d’elle la première femme connue à s’adonner à ces pratiques.

Simplement quelques mots de plus sur Mary: Petite fille de James IV, cité plus haut, elle est née le 8 décembre 1542 de l’union de James V d’Ecosse et de Marie de Guise. Elle sera Reine d’Ecosse à l’âge de 6 jours suite au décès de son père. Cependant elle vivra son enfance en France, le Royaume d’Ecosse étant dirigé par des régents, James Hamilton Comte d’Arran d’abord, puis à partir de 1554, sa propre mère, Marie de Guise.

On la mariera très tôt au Roi de France, François II, une union qui ne durera que quelques mois, du 10 juillet 1559 au 5 décembre 1560, car le Roi succombera aux complications liées aux suites d’un abcès temporal.

En 1561, Marie rentrera en Ecosse, c’est un Anglais Henry Stuart, Lord Darnley, de sang royal qui deviendra son 2nd mari. Elle aura à faire face à une période difficile avec une situation politique dangereuse et complexe, car en tant que fervente catholique, elle était considérée avec suspicion par bon nombre de ses sujets, ainsi que par la reine d’Angleterre Elizabeth 1e et l’Écosse était déchirée entre les factions catholiques et protestantes.

Mais ceci mérite plus d’analyses que ce que nous pouvons offrir, aussi retournons à notre histoire du Golf.

Copy of Mary’s effigy, National Museum of Scotland. The original, by Cornelius Cure, is in Westminster Abbey.
  • Fin du XVIᵉ siècle, le retour des interdits

En dehors des links de bord de mer, les gens s’adonnaient au Golf dans les espaces publics, parcs ou cimetières. Ceci était considéré par les autorités régionales, commerciales et ecclésiastiques comme dangereux, contre-productif, voire nuisibles aux bonnes pratiques religieuses. Aussi en cette fin de siècle on verra fleurir les interdits, comme à Glasgow en 1589, ce qui nous permet d’avoir une information écrite sur l’avancée du Golf vers la côte ouest, ou à Leith en front de mer d’Edinburgh où la pratique sera bannie le dimanche pendant les offices religieux.


John Henrie and Pat Rogie discovered playing golf on a hill in Leith, by an outraged man and woman in puritan dress at right; after J. C. Dollman. 1896
  • 1608, Royal Blackheath, le Golf émigre

A la fin du XVIsiècle, lorsqu’il devint évident que Elizabeth I d’Angleterre ne se marierait jamais, James VI d’Ecosse, le fils de Mary Stuart, fut reconnu comme héritier du trône d’Angleterre et à la mort d’Elizabeth en 1603, il s’installa à Londres avec sa cour écossaise, au Palais Royal de Greenwich, en tant que James 1er d’Angleterre. L’entourage du Roi était composé de nombreux pratiquants du Golf qui repérèrent très vite au dessus du palais, ces hauteurs de Blackheath, idéales pour assouvir leur passion.

Bien qu’il semble que le golf ait été pratiqué à cet endroit bien avant, aucune preuve n’en sera retenue et le Blackheath, qui sera élevé au rang de Royal beaucoup plus tard en 1906, sera fondé en 1608 et s’inscrira dans les annales comme une création écossaise dans une Angleterre encore inculte de ce merveilleux passe-temps.

10 ans plus tard, le Roi lèvera l’interdiction faite à son peuple, par les instances de tous bords, de jouer au Golf le dimanche.

  • 1616, le Golf s’installe au Nord

Là encore la rumeur fait état d’une pratique plus ancienne sur cette terre où Celtes et Vikings ont mélangé leurs cultures et leurs sangs depuis fort longtemps. Mais c’est bien en 1616, ou en 1621 selon les sources, que l’on dispose de documents qui mentionnent l’activité Golf au nord de l’Ecosse, à Dornoch, cet ancien Burgh Royal et ancienne Capitale du Comté de Sutherland dans les Highlands.

Puis il faudra attendre 1877 pour que des citoyens du Royal Burgh de Dornoch se réunissent et forment le Dornoch Golf Club, grâce à l’initiative de M. Alexander McHardy, un Officier de police originaire de l’Aberdeenshire et du Dr Hugh Gunn, un natif de Dornoch qui avait fait ses études à St. Andrews.

PIC Trevor Martin

1642 – Glasgow Green ou la migration vers l’ouest, de l’Ecosse

Cette année là, les Universités de Glasgow et de St. Andrews vont officiellement encourager les sports tels que le tir à l’arc, le football et le Golf. Par manque d’espaces aménagés, les joueurs vont se retrouver dans le Glasgow Green, ce parc d’une soixantaine d’hectares qui date du XVsiècle, situé à l’est de la ville, sur la rive nord de la rivière Clyde, entre de nos jours Green Street et Saltmarket Street.

En 1721, James Arbruckle, un étudiant de l’Université de Glasgow écrira un poème sur la rivière Clyde, au sein duquel 22 lignes sont dédiées au Golf. Des lignes qui sonnent toujours comme un hymne à la gloire de ce sport qui rend fou.

In Winter too, when hoary Frosts o’erspread,
The verdant Turf, and naked lay the Mead,
*The vigrous Youth commence their sportive War, [*The Game of Golf]
And arm’d with Lead, their jointed Clubs prepare;
The Timber Curve to Leathern Orbs apply,
Compact, Elastic, to pervade the Sky:
These to the distant Hole direct they drive;
They claim the Stakes who thither first arrive.
Intent his Ball the eager Gamester eyes,
His Muscles strains, and various Postures tries,
Th’impelling Blow to strike with greater Force,
And shape the motive Orb’s projectile Course.
If with due Strength the weighty Engine fall,
Discharg’d obliquely, and impinge the Ball,
It winding mounts aloft, and sings in Air;
And wond’ring Crowds the Gamester’s Skill declate.
But when some luckless wayward Stroke descends,
Whose Force the Ball in running quickly spends,
The Foes triumph, the Club is curs’d in vain;
Spectators scoff, and ev’n Allies complain.
Thus still Success is follow’d with Applause;
But ah! how few espouse a vanquish’d Cause!


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